SI LE RELAIS M’ÉTAIT RACONTÉ…

L’histoire du Relais est intimement liée au développement de la municipalité de Lac-Beauport. Parmi les premiers centres de ski de l’est du Canada, Le Relais a des souvenirs qui valent la peine d’être partagés. 

LEs origines

Saison de blancheur et de froidure, l’hiver a pour ainsi dire créé la municipalité de Lac-Beauport. Jusqu’à la fondation du Relais en 1936, personne n’avait osé proposer aux touristes de Montréal, de Toronto et des États-Unis de venir prendre l’air dans cette petite localité où lac et montagnes se marient. Le tourisme était une activité estivale concentrée sur les deux rives du fleuve Saint-Laurent, du Cap-Diamant jusqu’à Tadoussac, de Lévis jusqu’à Cacouna. Mais, au milieu des années trente, une carte postale allait proposer aux gens d’apprivoiser l’hiver et d’y pratiquer les sports appropriés. Sur une photographie, près d’un poste de contrôle, des skieurs font la queue pour s’emparer d’un câble qui les tirera vers le sommet de la montagne. Le Relais venait de naître, l’hiver était vaincu.



LA CONSTRUCTION

C’est dans la grisaille de la grande dépression, durant l’hiver 1933-1934, qu’a germé l’idée d’aménager un centre de ski dans la région de Québec. La Chambre de commerce des jeunes de Québec l’imaginait sur les Plaines d’Abraham, mais Herman Smith-Johannsen, un Norvégien mieux connu sous le nom de «Jackrabbit», fit comprendre aux promoteurs qu’il fallait mieux qu’il soit situé plus au nord, au mont Murphy.

La montagne fut donc achetée pour la somme de 1000 $ en 1936. James McManemy, courtier et président de l’Association des sports d’hiver de Québec, fournit 1500 $ pour aménager le Centre de ski Le Relais. Une vaste souscription publique permit d’amasser 8500 $ pour construire un petit chalet au pied du mont Murphy et un saut à ski au mont Taylor (le mont Tourbillon).

La compagnie d’autobus de Charlesbourg se chargea du transport depuis Québec.

Les compétitions s’enclenchèrent, l’envoûtement grandit. Le Relais forma les premiers grands skieurs québécois : Gaby Pleau, Laurent Bernier, Conrad Delisle, Tommas Dennie, Tom Monaghan, André Bertrand, et plusieurs autres.

Dans les années suivantes, Le Relais a maintenu sa réputation de Centre de ski majeur. Dirigé successivement par des gens aussi tenaces que Joseph Aubé, Laurier Drouin, Clément Leclerc, Jean Papillon et Paul-E. Delisle, en collaboration avec la Société pour l’avancement du ski, il a accueilli les meilleurs skieurs du monde.

Le premier chalet de ski, dont l’ouverture officielle a eu lieu en janvier 1938, prit le nom de « Le Relais ». C’était à la fois un restaurant et la résidence familiale de Laurier Drouin.


LA STRUCTURATION

L’enseignement du ski a toujours été et reste encore une préoccupation des propriétaires du Centre de ski Le Relais. Organisation vouée à la promotion des sports, le club Redskins y installa ses pénates en 1946, conjuguant le développement du ski à de nombreuses activités récréatives.

C’est aussi dans ces pentes que Gaby Pleau a créé la première école de ski réservée uniquement aux femmes et que Suzanne Proteau-Blais et Jean-Claude Lafrenière, prenant la relève du club de ski Redskins, ont fondé la première école de ski affiliée à l’Alliance des moniteurs de ski du Canada. Diane Lethiecq, assistée de Yvon Bouchard, a poursuivi ce travail pendant toute la période de structuration.

À compter de 1938, la compagnie Laurentide Ski-Tows Limited devint l’organisation responsable de l’opération des remontées mécaniques. Sous la gouverne de Jacques Légaré, le Centre de ski Le Relais fait l’acquisition d’un télésiège double en 1962. Au cours de cette époque, plusieurs skieurs et skieuses renommés, dont les Pierre Jalbert, Ginette Séguin, Monique Langlais et Claire Monahan-Labossière, ont dévalé les pentes du centre de ski.

Cette structuration s’est définitivement engagée en 1978 quand Jean-Claude Tremblay et Suzanne Proteau-Blais ont acheté le Centre de ski Le Relais.

Brillant administrateur, Jean-Claude Tremblay a été l’un des créateurs de l’industrie du ski au Québec. Cofondateur de l’Association des propriétaires de station de ski, il a été un précieux conseiller auprès de l’Office du tourisme et des congrès de la Communauté urbaine de Québec. C’est sous sa présidence que l’industrie du ski a connue son véritable essor.

Au cours de cette période, le domaine skiable s’étend jusqu’à une dizaine de pistes qui seront graduellement éclairées pour le bonheur des skieurs amateurs du ski de soirée.


La modernisation

La troisième phase de développement du Centre de Ski le Relais s’est engagée lorsque Laurier Beaulieu, est devenu propriétaire de la station le 30 juin 1987.

L’homme d’affaires visionnaire transforme littéralement la montagne en doublant le nombre de pistes et en triplant la superficie du chalet de ski lui donnant ainsi un cachet moderne et chaleureux.

Soucieux d’offrir des conditions optimales, Monsieur Beaulieu n’hésite pas à fournir les équipements nécessaires à l’entretien des pistes et offre désormais une montagne 100% éclairée pour le ski en soirée. À la grande joie de sa jeune clientèle, les pistes deviennent accessibles pour le ski acrobatique et la planche à neige.


La relève

Sophie et David Beaulieu poursuivent le travail de leur père en amenant Le Relais vers de nouveaux sommets de notoriété. Ils font rayonner la montagne en plaçant la famille, le plaisir et la sécurité au cœur de leurs valeurs. La station est tellement appréciée qu’elle obtient une reconnaissance du public en 2023. Le Relais devient l’une des meilleures stations de ski au Québec avec un rapport qualité prix et une accessibilité bien appréciée des skieurs et planchistes de la région.

 

Le flambeau passe à de biens bonnes mains

Après 37 ans à la tête du Relais, la famille Beaulieu remet la montagne à un groupe de 4 passionnés de ski alpin de Québec: Henrick Simard, Francis Moreau, Nicolas Racine et Nicolas Boucher. Le désir des nouveaux propriétaires est de continuer à offrir la qualité de services, l’ambiance familiale et l’accueil chaleureux qui ont fait le succès de la station. On ne change pas une montagne gagnante!

L’initiateur du projet, Henrick Simard, est très heureux d’investir dans la station : « C’est un rêve que je caresse depuis que je suis tout petit. Je suis un skieur qui a grandi à Lac-Beauport et c’est une fierté immense de prendre la relève avec une équipe d’entrepreneurs aguerris. La famille Beaulieu a opéré cette station avec sérieux et engagement et nous nous appuyons sur du solide ».

On peut donc dire qu’en misant sur la continuité, les nouveaux propriétaires ont bien l’intention de garder les skieurs et planchistes du Relais heureux encore longtemps.

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